[En pratique] Absence de déconnexion du travail et ses répercussions sur la santé

Comment l’absence de déconnexion du travail peut avoir des répercussions sur votre santé ? 

C’est ce que vous découvrirez dans cet article avec le témoignage d’une salariée qui a vécu cela. Elle vous explique le mécanisme qui l’a amené jusqu’au burn-out et les solutions qu’elle a mis en place pour en sortir. 

Contexte du témoignage sur l'absence de déconnexion du travail et ses répercussions sur la santé

La salariée, dont l’identité restera anonyme, a souhaité nous partager son expérience, plusieurs années après cet épisode. Elle souhaite sensibiliser d’autres salariés afin d’éviter qu’ils entrent dans ce mécanisme vicieux.

Cela peut arriver à tout le monde, d’où l’importance de la sensibilisation. 

Remarque : Le burn-out qu’elle a vécu n’est pas entièrement dû aux problèmes de déconnexion, il y a eu d’autres éléments qui, ensemble, ont contribué à sa dépression.

Le problème de déconnexion n’est pas à minimiser pour autant. 

La mise en place du cercle vicieux

Pouvez-vous nous décrire le contexte professionnel, les missions et le poste que vous aviez à cette époque là ?

Cela faisait un an que je travaillais dans l’entreprise. J’étais chef de projet et je gérais en parallèle plusieurs gros projets transverses et quelques petits projets annexes. Je faisais partie de plusieurs équipes, une différente par projets. 

J’avais des missions de support où je devais traiter des demandes des salariés en lien avec mes projets. 

J’étais devenue l’experte sur chacun de mes projets. Les personnes me sollicitaient beaucoup car j’avais toujours réponse à leurs questions. 

Je suis organisée, passionnée, bienveillante et j’ai un tendance à être perfectionniste. J’aime aider à résoudre les problématiques des autres et j’ai tendance à faire passer les besoins des autres avant les miens. J’aime que mon travail soit le plus qualitatif possible, quitte à y passer du temps. 

Ma charge de travail était élevée mais j’étais accompagnée par un stagiaire qui absorbait une partie de ma charge. Le rythme était soutenable jusqu’à ce qu’il termine son stage. C’est là que tout a basculé car je voulais continuer à aider tous les salariés qui me sollicitaient mais je n’avais plus le temps nécessaire pour le faire.

J’ai commencé par télécharger sur mon téléphone personnel les applications Teams et Outlook afin de pouvoir lire mes emails et répondre aux messages depuis chez moi, en dehors de mes heures de travaille. 

Au départ, c’était pour ne pas laisser les gens en difficulté, ensuite c’était pour me faire gagner du temps sur la journée du lendemain et pour finir j’étais comme accro aux notifications et je ne pouvais pas m’empêcher de regarder et de traiter les sollicitations. 

Les effets néfastes sur la santé

Pourquoi ce cercle vicieux a perduré ?

J’étais de plus en plus fatiguée et stressée mais je ne faisais pas le lien avec ma manière de travailler. 

Dès que j’avais quelques minutes, je regardais mes notifications et je les traitais. 

Je refusais de faire des activités de loisir car je continuais à travailler après mes heures de travail. Je ne voulais plus prendre de congés car j’avais peur d’avoir trop de travail en retard à mon retour et lorsque je prenais quand même quelques jours, j’en profitais pour rattraper mon travail en retard. 

J’étais irritable et cela a crée des tensions dans mon couple car je n’étais jamais disponible intellectuellement.  

Au fil des semaines, j’avais de plus en plus d’insomnies et une perte d’appétit. Je me sentais noyée par ce flux continu de tâches à faire. Le son des notifications provoquait chez moi une sorte d’aversion. Je supportais de moins en moins les critiques et je réagissais de manière disproportionnée. Je fondais en larme régulièrement.

Plus j’étais épuisée, plus le travail s’accumulait car je n’étais plus aussi efficace, et plus je compensais en travaillant en dehors des heures de travail. 

Ce mécanisme vicieux a atteint son point de rupture quand un jour où je devais me connecter à une réunion Teams, je n’ai pas réussi à appuyer sur le bouton de l’ordinateur. J’étais comme paralysée. Je pleurais sans pouvoir m’arrêter. Mon coeur battait très vite et j’avais des vertiges. J’ai senti que je faisais un malaise et j’ai appelé en urgence mon médecin, que j’ai vu dans l’heure.

J’avais perdu beaucoup de poids en quelques semaines, j’avais une tension et un rythme cardiaque très élevés.

Après la consultation, le médecin a décidé de me mettre en arrêt de travail pour plusieurs mois et de me traiter pour une dépression sévère

On pourrait croire que l’arrêt de travail a mis fin de manière nette au cercle vicieux et à l’addiction au travail mais en réalité il a fallu plusieurs mois pour arriver à réellement me déconnecter du travail

Il s’est écoulé environ 2-3 mois entre le moment où tout à commencer et le jour où mon corps a dit STOP. 

J’ai eu des répercussions physiques, mentales et sociales.

Physiques : Perte de poids, insomnies, tension élevée, rythme cardiaque élevé, brulures d’estomac, acné, manque d’endurance, essoufflement, grosse fatigue, vision flou, malaise, vertige, maux de tête etc.

Mentales : Difficulté à se concentrer, symptôme d’addition, irritabilité, réactions disproportionnées, tristesse, sentiment de couler, idées noires, perte de confiance en soi etc.

Sociales : Tension dans mon couple, tension avec mes collègues, se couper des autres, arrêt des activités de loisir etc.

Vous ou vos équipes vivaient ce genre de cercle vicieux, nous vous proposons d’en discuter avec nous lors d’un premier échange gratuit. Nous étudierons votre problématique afin de vous proposer des conseils et une solution adaptée.  

Des solutions pour éviter cette situation ou s'en sortir

Comment sortir de cette dépendance au travail ?

Au moment de la consultation, j’étais encore dans le déni de la situation, je ne voulais pas que le médecin m’arrête plus de 3 jours car je savais que j’aurais trop de travail à rattraper durant mon absence. 

Mon compagnon m’a aidé dans cette période très difficile à vivre car je voulais constamment consulter mes emails pro et mes notifications. J’ai commencé par supprimer les applications dont j’étais devenue accro, non sans difficulté. 

J’ai suivi un traitement anti-dépresseur et une thérapie psychologique pour guérir.

Le service RH m’a accompagné durant cette période et m’a proposé un autre poste afin de changer de contexte professionnel. J’ai petit à petit repris le travail en faisant bien attention à ne pas reproduire les erreurs du passé. 

Aujourd’hui je vais bien mais je suis devenue très vigilante pour repérer les premiers signes d’un cercle vicieux dans lequel je serais susceptible de retomber. 

  1. Ne JAMAIS installer d’applications de son travail sur son téléphone personnel (Teams, Slack, Jira, Outlook etc.) afin de ne pas être tenter de consulter des informations de votre travail en dehors de vos heures de travail.
  2. Si vous avez un téléphone professionnel, je vous conseille de l’éteindre et de le laisser dans un tiroir lorsque vous êtes en vacances ou que vous avez terminé votre travail et de ne surtout pas l’emmener avec vous, toujours pour éviter la tentation. 
  3. Je recommande également d’en parler à son manager, au service RH, à un délégué syndical et à son entourage, pour faire part de sa surcharge de travail ou autre problématiques rencontrées. il est important de ne pas garder ça pour soi
  4. Personne n’est irremplaçable et c’est une bonne chose. Se sentir indispensable peut être valorisant mais le prix à payer peut être est très élevé. Lorsqu’on se sent indispensable, on peut être atteint du syndrome du pompier (ou du Héros), on est celui qui vient au secours de tout le monde, quitte à y laisser sa santé. Nos besoins passent après ceux des autres et le cercle vicieux commence. Je recommande de mettre en place un système de back-up, c’est-à-dire une ou plusieurs personnes qui sont en capacité de gérer vos tâches en votre absence. 
  5. Ne pas perdre de vue son objectif de vie. Lorsqu’on commence à être submergé par le travail et se surinvestir, on en oublie la raison pour laquelle on travaille. Le travail ne devrait pas être une fin en soi mais un moyen d’atteindre les objectifs de vie que l’on s’est fixé.
    Par exemple, prenons quelqu’un qui a pour objectif de vie de pouvoir être propriétaire de son logement et y vivre paisiblement avec son conjoint et ses enfants. Cette personne a besoin d’un travail pour gagner de l’argent pour son confort de vie mais surtout de temps pour partager des moments avec sa famille. Si cette personne se surinvestit, elle sera épuisée et ne profitera pas de moments avec sa famille. 

    Pour ma part, lorsque j’étais dans ce cercle vicieux, j’ai perdu de vue mon objectif de vie. Ce qui m’a aidé à ne plus refaire les mêmes erreurs c’est de questionner régulièrement sur ma manière de travailler et faire en sorte qu’elle corresponde à mes valeurs et mon objectif de vie

Je pense qu’il est important d’alerter tout le monde sur le fait qu’ils peuvent tous être victime de ce mécanisme, que personne n’est immunisé.

Et surtout que s’ils sont témoins de ce genre de comportements dans leur entourage, de les alerter, de les écouter et de les accompagner pour sortir de ce piège.  

Découvrez quelques astuces pour arriver à vous déconnecter du travail dans notre article : 
Comment organiser son travail pour partir en vacances en toute tranquillité

Pour aller plus loin

Comment l'agence Quelle Vie Tranquille peut vous aider ?

→ Si vous avez du mal à vous organiser pour vous déconnecter et que vous aimeriez avoir un coaching individualisé afin d’avoir la méthode et les outils pour y arriver. Nous proposons des heures d’accompagnement informatique pour vous aider à prendre en main vos outils (messagerie, logiciel de ticketing, logiciel RH etc.). Ces heures peuvent également servir à vous coacher sur des méthodes de gestion de projets / gestion du stress / gestion du temps etc. afin de simplifier votre quotidien professionnel. 

→ Vous êtes manager ou dirigeant d’une entreprise et vous aimeriez sensibiliser vos salariés à la déconnexion et aux risques psycho-sociaux afin d’éviter les burn-out et autre maladies professionnelles. Nous concevons des formations sur mesure pour répondre à votre besoin de sensibilisation. Les campagnes de sensibilisation sont en général accompagnées d’une stratégie d’accompagnement au changement 

→ Vous aimez notre approche et vous aimeriez échanger avec nous pour nous faire part de votre problématique. 

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